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C. Montluc, psychologue

« Les séparations, Victoires et Catastrophes »

A lire dans le dernier numéro de Carnet Psy (juillet/aout 2012), les actes du colloque « Les séparations, Victoires et Catastrophes » du 15 octobre 2011 organisé par Catherine Chabert et le LPCP de l’Université Paris Descartes (1ère partie).

Lire à ce sujet l’article de pagepsy d’octobre 2011,

Consulter le site de la revue Carnet Psy

 

Catherine Montluc, Psychologue 75015

juillet 8, 2012 Posted by | actualités séminaires, Au coin du feu - Livres | , , , , , | Laisser un commentaire

Autisme et ethnopsychiatrie

Dans « Thérapeutiques » (2002), T. Nathan s’est intéressé à l’autisme et à la difficulté d’accès de ces enfants au langage verbal. Il a souligné « un grave malentendu » entre l’Occident et l’Afrique  : « les gens de là bas », écrit-il,  « pensent que certains enfants qui ne parlent pas ont ce comportement de manière intentionnelle, alors que nous pensons qu’ils souffrent d’une grave perturbation « .

T. Nathan précise ainsi par exemple que pour l’ethnie Soninké au Mali, ces enfants sont nommés « Wallibou » qui signifie «  Saint (de retour) », ailleurs, chez les Serer au Sénégal, on les appelle « O Kin O Pajer » : « qui part et qui revient », chez les Yorubas (Bénin- Nigéria), ils sont les « Abikus », les « morts renés ».

Ces théories traditionnelles indiquent que ces enfants seraient en lien avec les ancêtres de leur groupe avec lesquels ils continueraient à entretenir des relations bien après leur naissance.

Ces théories présentent en tous cas l’avantage de percevoir ces enfants à partir d’éléments positifs : On ne dit pas que ces enfants ne parlent pas ou qu’ils refusent la relation, mais qu’ils continuent à dialoguer avec les ancêtres. Le silence de l’enfant est interprété comme une conversation avec des êtres invisibles, signe d’une connaissance sur le monde quasiment innée ; le refus du langage serait un refus d’abandonner la langue des ancêtres ; les jeux stéréotypiques de ces enfants seraient alors perçus comme des messages sans cesse répétés jusqu’à ce qu’ils soient correctement interprétés par leur destinataire….

On peut voir dans la littérature occidentale actuelle évoquer cette nécessité face à l’enfant autiste de comprendre son univers, de le pénétrer, et finalement de reconnaître l’enfant autiste non sous l’angle d’un déficit mais d’une spécificité.

Et, T. Nathan de conclure qu’ « il s’agirait de convaincre l’autiste que le monde des humains n’est pas aussi hostile qu’il le parait. ».

Qu’on y adhère ou non, cette approche nous a paru mériter d’être citée notamment parce qu’elle prend le parti de souligner d’abord une nature spécifique de l’enfant présentant un TED et non pas un versant déficitaire.

Catherine Montluc,

Psychologue Paris 15, Psychologue 75015

juillet 2, 2012 Posted by | Autisme, Autisme TED, TED, Travail avec les enfants | , , , , , , , | Laisser un commentaire