Iris, autiste peintre
En cette fin d’année, une jolie note de couleurs et de gaité à travers cet article publié sur DGS, ou quand autisme, art et talent se conjuguent intimement sur la toile…
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Autisme – Citation F. Tustin
« Personne ne contestera que les enfants atteints d’autisme psychogénétique sont d’accès difficile. Ce qui fera peut-être problème, c’est l’idée qu’ils ne sont pas d’accès tout à fait impossible. »
Cette citation de F. Tustin (1989) , comme une incitation, pour tous ceux qui agissent dans la relation d’aide et le soin, à ne jamais s’arrêter, au delà et malgré les polémiques actuelles, à penser ces patients et les formes d’aide que l’on peut leur proposer. Car l’interdit de penser serait alors en miroir des processus de déliaison à l’oeuvre, ceux là-même qu’il s’agit justement de combattre.
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Langage verbal et autisme (2)
Toujours au sujet de l’émergence du langage verbal chez les enfants autistes, soulignons que G. Haag * (1996) a indiqué qu’il ne fallait pas que l’expression des mots soit vécue par ces enfants autistes comme l’écoulement d’une substance corporelle.
Ainsi la parole émise avec le dos collé, ou de côté et le pointage semblent répondre à cette contrainte et à protéger l’enfant d’une angoisse de se vider en parlant.
De même, elle a souligné le fait que c’est parfois, au milieu d’un flot incompréhensible de syllabes, que peut advenir l’émergence d’un mot bien articulé. Ce jargon constitué de syllabes incompréhensibles apparaîtrait alors comme un compromis entre désir de parler et défense, en constituant une enveloppe protectrice autour du mot comme pour éviter justement un vécu de rupture.
* HAAG G. (1996), Réflexions sur quelques particularités des émergences de langage chez les enfants autistes, Journal de pédiatrie et de puériculture, Vol. 9
Voir l’article précédent sur ce sujet publié dans Pagepsy
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Autisme – Journée du 2 avril
Rappelons le, aujourd’hui, 2 avril, c’est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, déclaré Grande cause nationale en 2012… A cette occasion, 250 monuments dans le monde s’habillent d’éclairages bleus… Lire nos précédents billets sur le sujet
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Visiter d’autres sites : Voir le site de l’institut Pasteur, Voir le site Autisme France
Autisme et violences
Au sujet des enfants autistes, F. Joly indique que « la violence ne se limite pas aux formes manifestes et saillantes des comportements bruyants, agressifs ou destructeurs (…) ; elle se double de formes silencieuses et «en creux» dans les retraits, replis, effacements, annihilations… (Elle) va enfin se déployer dans certaines formes – ou interdits – de penser. L’enfant autiste apparaît autant comme acteur que victime de nombreuses violences ».
Dans le travail avec l’enfant autiste, proposer une contenance psychique à l’enfant est essentiel, pour pouvoir l’offrir, le soignant doit être capable d’accueillir véritablement l’enfant et de lui restituer ses cris, ses gestes, affectés d’un sens. Il peut alors espérer parvenir à réconcilier l’enfant avec une activité de mentalisation.
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Voir le précédent article au sujet du travail avec les enfants autistes
Citation – J. Hochmann – Autisme
Hochmann J. (1984) : « L’autisme est un phénomène contagieux. L’enfant autiste par l’énigme qu’il représente, par la fascination qu’imposent son isolement, ses conduites répétitives et parfois ses talents paradoxaux, par l’emprise qu’il exerce autour de lui avec sa persistance dans l’immuable et par la véritable blessure qu’inflige à autrui le spectacle de ses crises d’angoisses dramatiques, modifie tous ceux qui l’approchent. Il est habile à susciter des fantasmes de toute puissance, à laisser croire à ses parents, ou à ses thérapeutes qu’eux seuls sont capables de le comprendre et possèdent la bonne manière de l’aider… mais la réalité se hâte de démentir les sentiments d’omnipotence. ».
Tenté successivement par la fascination ou l’abandon, le soignant doit avant tout à s’efforcer de maintenir une constante créativité dans sa relation à l’enfant autiste, créativité qui bien que « mise continuellement à mal par l’entropie psychotique » apparaîtrait comme renouvelant les possibilités d’évolution de l’enfant.
*J. Hochmann (1984) Pour soigner l’enfant psychotique. Odile Jacob
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Consulter le précédent billet sur ce thème
Autisme et contagion
Etre soignant auprès d’enfants autistes fait souvent vivre des mouvements et des investissements contrastés et intenses, en miroir de ceux de l’enfant. La possibilité alors pour le thérapeute de se soumettre au regard et à la critique d’autres soignants, dans un échange pluridisciplinaire , et de s’adosser à un travail en collectif et en institution, apparaît comme un atout, évitant au soignant de succomber à cette « contagion de l’autisme » et de se perdre avec l’enfant dans une position fusionnelle.
A la fascination de l’enfant, à l’illusion d’être seul à pouvoir l’aider, à un attachement exacerbé à l’enfant, menacent en effet de succéder la désillusion, un sentiment d’incompétence pouvant atteindre parfois au rejet. Hochmann écrit : « Contenir pour le soignant c’est d’abord se contenir, résister aux effets morcelant de la rencontre avec l’enfant. Celui-ci est habile à briser les liens entre nos pensées quand elles le concernent et à nous plonger dans un état de confusion dont nous pouvons chercher à sortir soudain par un mouvement passionnel, une colère subite ou une dépression passagère… Or, les soignants sont les garants symboliques de la continuité spatio-temporelle de l’enfant dont ils ont la responsabilité. »
De son côté aussi, l’enfant est susceptible de développer un attachement exclusif à un soignant, qui ne supporterait aucun manquement. L’étayage sur un collectif soignant peut alors jouer pour l’enfant comme un pare-excitation, un « bruit de fond » atténuant l’intensité de la rencontre et relançant, ce faisant, ses possibilités d’évolution .
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Voir les articles précédents sur le sujet
Psychoses infantiles – Citation de R. Diatkine
R. Diatkine : « Si l’on cesse d’aborder les psychoses infantiles en termes de manque, d’arrêt ou même de fixation, il faut admettre que cette organisation définit un mode d’être qui a une valeur pour les enfants qui en sont atteints. Tout traitement consiste d’abord à perturber cet ordre (…) provoquer un déséquilibre, qui ne peut être bénéfique que si l’intéressé découvre à cette occasion de nouvelles sources de plaisir, au niveau de son fonctionnement mental, au niveau de l’utilisation du langage. »
Aller sur le site dédié aux consultations enfants, adultes, souffrance au travail et risques psychosociaux : Psychologue 75015
C. Montluc
Autisme et ethnopsychiatrie
Dans « Thérapeutiques » (2002), T. Nathan s’est intéressé à l’autisme et à la difficulté d’accès de ces enfants au langage verbal. Il a souligné « un grave malentendu » entre l’Occident et l’Afrique : « les gens de là bas », écrit-il, « pensent que certains enfants qui ne parlent pas ont ce comportement de manière intentionnelle, alors que nous pensons qu’ils souffrent d’une grave perturbation « .
T. Nathan précise ainsi par exemple que pour l’ethnie Soninké au Mali, ces enfants sont nommés « Wallibou » qui signifie « Saint (de retour) », ailleurs, chez les Serer au Sénégal, on les appelle « O Kin O Pajer » : « qui part et qui revient », chez les Yorubas (Bénin- Nigéria), ils sont les « Abikus », les « morts renés ».
Ces théories traditionnelles indiquent que ces enfants seraient en lien avec les ancêtres de leur groupe avec lesquels ils continueraient à entretenir des relations bien après leur naissance.
Ces théories présentent en tous cas l’avantage de percevoir ces enfants à partir d’éléments positifs : On ne dit pas que ces enfants ne parlent pas ou qu’ils refusent la relation, mais qu’ils continuent à dialoguer avec les ancêtres. Le silence de l’enfant est interprété comme une conversation avec des êtres invisibles, signe d’une connaissance sur le monde quasiment innée ; le refus du langage serait un refus d’abandonner la langue des ancêtres ; les jeux stéréotypiques de ces enfants seraient alors perçus comme des messages sans cesse répétés jusqu’à ce qu’ils soient correctement interprétés par leur destinataire….
On peut voir dans la littérature occidentale actuelle évoquer cette nécessité face à l’enfant autiste de comprendre son univers, de le pénétrer, et finalement de reconnaître l’enfant autiste non sous l’angle d’un déficit mais d’une spécificité.
Et, T. Nathan de conclure qu’ « il s’agirait de convaincre l’autiste que le monde des humains n’est pas aussi hostile qu’il le parait. ».
Qu’on y adhère ou non, cette approche nous a paru mériter d’être citée notamment parce qu’elle prend le parti de souligner d’abord une nature spécifique de l’enfant présentant un TED et non pas un versant déficitaire.
Catherine Montluc,
Psychologue Paris 15, Psychologue 75015
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