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C. Montluc, psychologue

 » Les Séparations, Victoires et catastrophes »

Mon coup de chapeau pour cette très belle  » Journée scientifique » de  l’Equipe  » Psychanalyse des changements. Crises, processus , pathologie », LPCP, organisée par Catherine Chabert et la revue Carnet Psy, qui a eu lieu le 15 octobre dernier à la Faculté de Médecine à Paris.

 » Les Séparations, victoires et catastrophes »

Dès l’introduction, le ton est donné : Catherine Chabert déploie le récit d’un cas clinique. Partage d’un cas sur les séparations, de celles qui ponctuent inévitablement l’enfance, puis encore l’adolescence. Les séparations comme un leit motiv du devenir Soi.

On se laisse envahir par les mots qui résonnent en nous. On est pris dans ce même mouvement, dans ce même temps du récit, aux rythmes d’une ponctuation parfaite, respectant les silences, les respirations. En miroir, on plonge dans le récit, on s’en détache, on s’en sépare pour mieux entendre et faire vivre,  ex-ister. Un cas clinique qui nous est murmuré au creux de l’oreille comme un poème dit, et nous emporte vers des questionnements existentiels. On se confronte intimement à la condition humaine.

Le tour de force se poursuit au cours la journée. Cas cliniques et analyses nous sont proposés par les intervenants pour mieux éclairer et penser les séparations, les douleurs tout autant que les jouissances qui y sont attachées.

Mais la plus belle surprise de cette journée a été, sans conteste, ce trait d’union, inattendu et puissant, qui a donné au colloque sa force et l’a inscrit dans une continuite : je veux parler de Marguerite Duras, source jaillissante où sont venus puiser les intervenants, sans parvenir fort heureusement à y étancher totalement leur soif ni la nôtre, à s’ y des-altérer. «  J’ai commencé à souffrir de la séparation avec toi. Je deviens fou… Je ne peux pas te séparer, c’est impossible, et je vais le faire, je le sais. «  (Marguerite Duras, L’Amant de la Chine du Nord).

Dans cette évocation des textes de Duras, Isée Bernateau nous a offert un véritable moment de grâce, une lecture vibrante à même de faire toucher du doigt ce sentiment océanique, cette menace de la perte nichée au coeur même du processus de séparation… nous engageant à convoquer et à penser un « Barrage contre le Pacifique » .

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