Interview Coronavirus
Les Séminaires Psychnalytiques de Paris nous diffusent ce jour une interview du psychanalyste et psychiatre J.-D. NASIO au sujet de la pandémie par la journaliste Maria Laura AVIGNOLO, correspondante à Paris du quotidien argentin Clarin.
En voici quelques extraits. Il y est question des pulsions, et aussi du vécu adolescent de ce confinement.
Bonne lecture à tous et à très vite pour de nouveaux articles !
Extraits de l’interview :
La pandémie force au confinement. Quels sont les effets de l’isolement ? Comment faire face à la catastrophe familiale sans divorcer ?
Le confinement réveille nos pulsions les plus primitives. Ce sont les pulsions d’amour, sexuelles, d’autoconservation mais aussi les pulsions agressives. Les pulsions les plus primitives sont celles qui nous rapprochent de l’autre et celles qui nous séparent de l’autre. Le confinement stimule, excite, les deux types de pulsions : celles qui séparent et celles qui unissent. Voici un exemple de pulsion qui unit : j’ai deux patientes, au téléphone, qui semblent s’être copiées mutuellement. L’une me dit : « Docteur, je n’en peux plus. Mon mari veut faire l’amour tout le temps. Puisqu’il est désœuvré, la seule chose à laquelle il pense, c’est au sexe ! Je ne peux plus le supporter ! Je ne sais pas comment lui dire non ! Nous nous battons à cause de cela ». Et la seconde, m’a également consulté pour cette même raison. Je me suis dit alors, mais qu’est-ce qui se passe ?
Il va y avoir un baby-boom! (rires)
Effectivement. Les pulsions sexuelles sont excitées. La pulsion de se nourrir aussi : on mange plus qu’avant. La pulsion de dormir : on dort plus qu’avant. Les pulsions de regarder, de se s’autoconserver, de s’aimer, de s’attacher sont augmentées. Mais aussi, les pulsions de se séparer, les pulsions agressives. C’est ainsi qu’éclatent de nombreuses disputes. Entre parents et enfants ou adolescents qui ne supportent pas d’être confinés. L’adolescent a le besoin impérieux de se séparer de ses parents. La présence constante des parents le transforme en enfant et il ne veut plus être un enfant. Il veut être grand. Or le confinement le force à rester un enfant. C’est là que les tensions avec les parents apparaissent. Il y a aussi les conflits les plus classiques entre hommes et femmes qui ne se tolèrent plus. La femme, qui reproche à son mari depuis des années : « Tu me laisses toujours seule, tu n’es jamais là ! », ne peut plus supporter sa présence maintenant qu’il est contraint d’être là.
Comment affronter mentalement cette crise pandémique sans devenir fou ?
Nous sommes des êtres humains qui plient mais ne se cassent pas. Soyons conscients de cela. Regardons autour de nous. Non seulement nous accomplissons le geste solidaire d’applaudir à huit heures du soir, les professionnels de la santé qui nous aident, les médecins, les infirmières, mais nous redécouvrons surtout la fraternité qui nous unit. L’enfermement et la peur ne nous empêchent pas de sortir sur le balcon et de partager une ovation collective, merveilleuse reconnaissance à tous ceux qui se battent sur le front de la maladie.
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
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