Lecture et dépendance – Quel apport pour la pratique psychothérapeutique ?
(suite de l’article « Lecture et dépendance ? » )
Lecture et fonction « auto-thérapeutique »
Pour ces lecteurs qui se disent « compulsifs« *, force est de constater, soulignons-le d’abord, que la lecture ne relève pas d’une addiction, ni même d’une addiction positive. Elle aurait cependant pour eux une fonction positive, « auto-thérapeutique », située sur un versant adaptatif, leur permettant le maintien d’un équilibre psychique interne. La spécificité des lecteurs se disant « compulsifs », tiendrait essentiellement dans la façon qu’ils auraient d’investir et d’expérimenter l’acte de lire.*
Soulignons aussi que cette absence d’addiction à la lecture, semble partiellement tenir aux caractéristiques propres de la lecture.La lecture, de par sa nature même, serait « résistante » au développement de comportement d’addiction. Elle ne présente notamment pas cette qualité première d’objet extérieur « maîtrisable » auquel les personnes souffrant d’addiction recourent généralement. L’incomplétude du texte qui appelle la créativité du lecteur et l’impossibilité pour le lecteur de se saisir du récit intégralement et immédiatement en un unique mouvement, semblent en particulier, exclure la lecture du champ possible des addictions.
Un apport pour la pratique psychothérapeutique
Ces lecteurs nous enseignent surtout qu’il serait possible de considérer l’apport, en pratique psychothérapeutique, d’un travail de lecture autour de romans, complémentaire celui-là, du travail de narration encouragée par l’entretien thérapeutique et permettant aux patients d’accéder à une identité narrative, de s’inscrire dans une temporalité ayant un sens et une intelligibilité et d’accéder à des changements de représentations de soi et du monde.
Catherine Montluc
* Un grand merci à tous les lecteurs qui ont participé à cette recherche sur les lecteurs « compulsifs ». Pour plus de précisions quant à ces résultats, merci de me contacter, coordonnées sur http://psychologueparis15e.com
Stress et Marathon 1
Demain, c’est le semi-marathon de Paris, alors voici pour les sportifs, un article spécial « Psychologie du sport »....
Y a t-il des spécificités dans le processus de stress que vit le sportif et en particulier le Marathonien amateur ?
L’épreuve sportive du Marathon engendrerait la mise en œuvre de particularités dans le processus de stress*, tant en termes d’évaluation que de coping et stratégies utilisées par le marathonien amateur. Défi, motivation intrinsèque et implication dans la tâche, stratégies de coping centrées sur le problème avec fixation d’un certain type de buts, semblent caractériser cette transaction entre le marathonien et l’épreuve.
– « Eutress » , « distress » et performance : une relation particulière du sportif au stress
Insistons d’abord sur une spécificité de la relation au stress du sportif et du marathonien en particulier. Force est de constater que pour le sportif, amateur ou professionnel, le stress s’apparente d’abord à l’«eutress» de H. Seyle.
En témoignent les propos recueillis par H. Ripoll (Le mental des champions) :
A. Biamonti, karatéka : « le stress c’est mon ami, j’en ai besoin… c’est une montée en vigilance »,
P. Gentil, taekwondo : « c’est un booster, il décuple tes forces dans des actions extrêmes »,
T. Tuslane, tennisman, précise « Certes (il) est le plus gros frein à la concentration, mais c’est aussi ce qui te permet de te défoncer. Le gérer c’est garder le meilleur».
Pour autant qu’il soit bénéfique, le stress doit, au-delà d’un certain seuil, être canalisé sous peine de nuire à la performance… Pour faire du stress cet allié, les sportifs ont tous à combattre ses effets négatifs – «distress » cette fois – qui se manifeste par le développement d’affects négatifs associé à un haut niveau d’activation de l’organisme, mêlant dimensions cognitives et somatiques.
Cette citation issue de l’essai autobiographique de H. Murakami, marathonien : «Pain is inevitable, suffering is optional » saisit la nécessité pour le sportif de développer sa capacité à faire face et à s’ajuster aux facteurs de stress rencontrés. En dépendent en partie la performance et, à l’extrême, la capacité à prévenir la blessure physique tant redoutée, signal d’alarme, indiquant comme le souligne C. Le Scanff, que «des mécanismes d’ajustement, d’adaptation et de défense sont devenus inopérants pour gérer des situations conflictuelles, cognitives ou émotionnelles».
La théorie en U inversé de Yenkes et Dodson (1908 ), très utilisée en psychologie du sport, présente la relation éveil /anxiété et performance sportive comme curvilinéaire, définissant une zone individuelle optimale de performance que chaque sportif s’évertue à connaître.
A suivre,
Catherine Montluc
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