Pourquoi lire Irvin D. Yalom ?
On le connait surtout pour ses romans « Et Nietzsche a pleuré« , » La méthode Schopenhauer« , « Mensonges sur le divan« , où il nous livre des récits savoureux entre fiction et thérapie. Irvin Yalom est aussi et avant tout l’auteur d’essais qui nous plongent au coeur d’un humanisme sans concession. Ainsi en est-il de « Thérapie Existentielle » ou de « Jardin d’Epicure« .
En préface de son ouvrage « Le Jardin d’Epicure », Irvin Yalom cite une maxime de F. de la Rochefoucauld: « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face ». En post-face, I. Yalom aboutit à cet enseignement : regarder la mort en face, avec un soutien, repousse la terreur et rend la vie plus émouvante, précieuse, vitale. Une telle approche de la mort déboucherait sur une connaissance de la vie. Prendre conscience de notre condition humaine, de notre finitude, pour arriver à savourer ce que chaque moment a de précieux.
Les réflexions de Yalom sur les enjeux fondamentaux de l’existence s’illustrent aussi dans son ouvrage « Thérapie Existentielle« .
Pour mieux nous faire partager sa vision, Yalom y fait un détour par les idées des grands penseurs qui ont affronté la question de la mort : les Stoïciens qui ont enseigné qu’apprendre à bien vivre équivalait à apprendre à bien mourir et que si la mort détruit l’homme, l’idée de la mort le sauve. Il fait appel aussi aux enseignements existentiels transmis par Heidegger : la conscience de la mort permettrait de passer à un mode d’existence supérieur, ou mode ontologique ou authentique par opposition au mode quotidien. Face à l’angoisse de mort, Yalom évoque aussi ce principe Epicurien: la mort n’est rien pour nous, quand nous sommes, la mort n’est pas là, quand la mort est là, nous ne sommes plus (Lucrèce).
Irvin Yalom place l’étude de la psychopathologie sous l’angle de l’étude de l’échec d’un transcendance de la mort. Ainsi, la tentative d’échapper à l’angoisse de mort serait selon lui au coeur du conflit névrotique. Et de souligner, que toute défense contre la mort serait en soi une mort partielle, avec son lot de limitations de vie et de culpabilité existentielle. La conscience de la mort, elle, permettrait de différencier l’accessoire de l’important, de renoncer à l’accessoire et de définir ses priorités de vie. Il ajoute aussi que moins une vie est vécue, plus l’angoisse de mort serait grande. La prise de conscience de la finitude peut, à son tour, devenir une expérience révélatrice, un catalyseur pour effectuer des changements de vie majeurs. Ainsi une thérapie efficace devrait non seulement traiter le symptôme visible mais aussi la terreur sous-jacente de la mort qui en serait à l’origine.
Cette thérapie existentielle est dynamique. Elle met l’accent sur le conflit qui survient quand l’individu est confronté aux enjeux fondamentaux de l’existence : Mort, isolement fondamental, libérté et absence de sens. La thérapie existentielle consisterait ainsi à encourager l’individu à regarder au fond de lui et à assumer ces situations existentielles.
Catherine Montluc
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