Pagepsy, le blog

C. Montluc, psychologue

Pourquoi utiliser des médiateurs dans la relation thérapeutique avec les enfants

Dans le travail avec les enfants, l’utilisation de médiateurs permet d’enrichir considérablement la palette de nos interactions, tout en portant une attention particulière aux éléments non verbaux.

Ces médiateurs (dessins, pâte à modeler, jeux…) s’avèrent d’autant plus essentiels dans le travail avec des enfants dont les capacités d’expression verbale sont inégales et parfois absentes.

Quelles sont les principales fonctions de ces médiateurs dans le travail avec les enfants?

Selon J.B. Chapelier, ces médiateurs ont la particularité de se présenter souvent comme un « équivalent du langage ». Support de la relation, ils permettent aux enfants « l’expression de leur monde interne », tout en facilitant l’échange avec l’autre. Ils pourraient ainsi « occuper une place dans l’espace transitionnel (D.W. Winnicott) ».

Les médiateurs  servent alors  » d’interprète entre la réalité psychique de l’enfant et la réalité externe « et permettent une « représentation des ressentis du monde interne de l’enfant qui devient dès lors « partageable » (notion de « médiateur malléable » de M. Milner« ).

Se situant précisément entre monde interne du sujet et réalité extérieure, ils peuvent aussi « aider à organiser la pensée de l’enfant à partir de l’expression d’affects«  qui, sans ce recours aux médiateurs seraient restés inaccessibles ou déniés, affects qu’en tant que psychologue nous pouvons alors reprendre et verbaliser en présence de l’enfant. Ainsi, le recours aux médiateurs peut s’avérer dans certains cas, être un support précieux à la relation thérapeutique.

Catherine Montluc

Aller sur le site dédié aux consultations enfants, adultes, souffrance au travail et risques psychosociaux

mai 1, 2012 Posted by | Travail avec les enfants, Uncategorized | , , , , , , , , , | Laisser un commentaire

Penser les conduites addictives

Les approches psychanalytiques indiquent que les addictions seraient une « recherche d’un apport externe dont le sujet a besoin pour son équilibre et qu’il ne peut pas trouver au niveau de ses ressources internes » et une « tentative de maitrise d’un objet externe » (Jeammet P., 1997). Ou encore que la conduite addictive, qui se présente souvent comme une quête d’affranchissement de la dépendance affective, s’appuierait sur des « troubles de l’identification et des relations d’objet qui entraîneraient une dépendance aux objets externes » (P. Gutton, 1997).

O. Taïeb et al. (2008) en s’appuyant sur les travaux de P. Jeammet (1997) et de A. Green (1990) ont encore précisé que l’objet d’addiction serait toujours extérieur, toujours à la disposition du sujet dans une relation d’emprise réciproque et servirait de pare-excitations et d’enveloppe protectrice, évitant au sujet à la fois des angoisses de perte et des angoisses d’intrusion.

Ces éléments permettent de mieux penser les patients souffrant d’addictions et de proposer des pistes pour une prise en charge thérapeutique adaptée, répondant aux problématiques spécifiques du sujet avec addiction. Ils permettent en même temps de penser une importante spécificité de la relation thérapeutique avec ces patients.

Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e

Aller sur le site dédié aux consultations enfants, adultes, souffrance au travail et risques psychosociaux : Psychologue 75015

.

avril 21, 2012 Posted by | Addictions, Uncategorized | , , , , , , , , , , , , , , , , | Laisser un commentaire

Encourager l’inscription du patient dans une temporalité orientée

En prolongement de sa réflexion,  P. Ricoeur, pour qui les « récits littéraires et histoires de vie, loin de s’exclure, se complètent » (1990), a développé l’idée du « secours de la fiction ».

Elle permettrait de trouver des repères temporels indispensables pour saisir notre expérience : « C’est précisément en raison du caractère évasif de la vie réelle que nous avons besoin du secours de la fiction pour organiser cette dernière rétrospectivement ».

La lecture du récit permettrait au lecteur de « refigurer » son expérience temporelle. (Ricœur P. ,1995).

Cette idée souligne à nouveau l’intérêt de la lecture de récits pour les patients.

En tant que psychologue, nous travaillons souvent lors des entretiens thérapeutiques avec les patients sur cette question de la temporalité.

Bien des troubles semblent liés à une difficulté pour les patients de s’inscrire dans une temporalité orientée et ayant un sens. Qu’il s’agisse de troubles de l’humeur, de dépression où les patients excluent les nouvelles possibilités du futur et ressassent parfois le passé dans une fixité délétère, ou des troubles psychotiques où se superposent plusieurs temporalités dans le même instant…

Encourager une inscription dans une temporalité ordonnée, au sein de la relation thérapeutique, en suscitant en particulier la narration, apparaît souvent comme l’une des clés du mieux être des patients.

Catherine Montluc

Aller sur le site dédié aux consultations enfants, adultes, souffrance au travail et risques psychosociaux

avril 11, 2012 Posted by | identité narrative, Uncategorized | , , , , , , , | Laisser un commentaire