« L’enfant de remplacement » et le sentiment paradoxal de culpabilité
Tout enfant né après la mort d’un aîné n’est pas un « enfant de remplacement ». M. Hanus précise qu’il ne serait son « remplaçant » « que dans la mesure où ses parents, sa mère n’ont pas pu en faire le deuil. Cet enfant de remplacement sans véritable place personnelle devient un objet de deuil. Il est amené à la vie dans le deuil, pour le deuil de ceux qui l’ont procréé à défaut de pouvoir en effectuer eux-mêmes le travail ». Cet enfant de remplacement, » investi des fantasmes projetés par les parents sur l’enfant décédé, serait à cet égard toujours en défaut, l’enfant perdu et remplacé étant toujours idéalisé ».
Il apparaîtrait alors comme « l’objet fétichique de la mère, étant là pour porter le deuil de celui qui était avant lui et en faire le travail. Il est l’enfant d’une mère endeuillée d’un enfant. » (A. Sabbadini).
Comme l’a indiqué M. Porot, cet enfant, né dans une atmosphère de deuil non liquidé , identifié au mort dont on lui attribue la place, n’aurait pas le droit d’être lui-même et vivrait un sentiment de culpabilité paradoxal. Condamné à un non-être ou condamné à l’identique, auquel il lui serait difficile d’échapper, il souffrirait d’un sentiment de confusion de l’identité de soi.
Plus loin M. Porot (1996) indique encore que dans la survie de cet enfant, il y aurait comme une désignation. A propos de V. Van Gogh, célèbre « enfant de remplacement », V. Forrester décrit ce « frère mort dont il pense être, au mieux, le remplaçant, au pire, le meurtrier », « usurpant une place dans le monde des vivants ».
Si les parents se sentent coupables, voire tyrannisés par la culpabilité envers l’enfant perdu, ce deuil engendre aussi pour l’enfant de remplacement un sentiment paradoxal de culpabilité du survivant .
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
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