L’art qui questionne toujours
Parce que l’on éprouve une fascination pour ces peintures, parce que ces oeuvres nous questionnent toujours, je vous signale la prochaine conférence de J.-D. NASIO:
« L’Inconscient de Francis Bacon ».
Cette conférence, prononcée en novembre 2014 sous le titre « La sublimation », sera reprise
Mardi 27 janvier 2015
à 21h15
Au Méditel, 28, boulevard Pasteur, Paris 15ème
Séminaires psychanalytiques de Paris – sempsy@orange.fr
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
« Art et psychanalyse », J.-D. NASIO
A Noter : J.-D. NASIO présente son nouveau livre
« Art et psychanalyse » (Petite Bibliothèque Payot):
Première rencontre le mardi 25 novembre 2014
Méditel, 28, boulevard Pasteur, Paris 15 ème (Métro Pasteur)
SÉMINAIRES PSYCHANALYTIQUES DE PARIS, inscriptions: 01 46 47 66 04
J.-D. Nasio traitera de la sublimation comme une transmission du désir de CRÉER : Une oeuvre est l produit d’sublimation quand elle déclenche chez le spectateur le même élan créateur qui a entrainé l’artiste à la produire.
- 2e et 3e rencontres: 14 Avril et 23 Juin 2015, à 21h15
Au plaisir de s’y rencontrer
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Clivages, colloque du 17 et 18 octobre 2014
Intervenants:
François Ansermet, Gérard BAYLE, Alain BRACONNIER, Catherine Chabert, Maurice Corcos, Bertrand Cramer, Pierre Delion, Vincent Estellon, Bernard Golse, Geneviève Haag, Patrice Huerre, Laurence KAHN, Sylvain Missonnier, Alejandro Rojas-Urrego, René ROUSSILLON, Alexandrine Schniewind, Alain VANIER
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Conférences : 7 conflits universels
A signaler pour cette rentrée : les Séminaires Psychanalytiques de Paris nous proposent cette année un cycle de conférences entre décembre 2014 et juin 2015 :
7 CONFLITS UNIVERSELS
P.-L. ASSOUN, Conflit entre HOMME et FEMME
Mme M. LION-JULIN avec O. BOUVET DE LA MAISONNEUVE (le samedi), Conflit entre MÈRE et FILLE
Mme F. PEILLE, Conflit entre FRÈRE et SŒUR
J.-D. NASIO, Conflit entre SOI et SOI-MÊME
Mme M. SZEJER, Conflit entre MÈRE et BÉBE
I. NABATI, Conflit entre PÈRE et FILS
Ph. GUTTON, Conflit entre ADOLESCENT et PARENTS
Lieu : Espace Reuilly, 21, rue Antoine Julien Hénard, sempsy@orange.fr – http://www.seminaire-psy.fr, Un mercredi soir par mois à 21h15 ou un samedi après-midi par mois de 14h à 18h
Bonne rentrée à tous !
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Conférence « Le bébé est une personne » – 28 mars
Signalons cette conférence en fin de mois :
« Le bébé est une personne » (Winnicott), conférence de Laura Dethiville
vendredi après-midi 28 mars 2014 de 13h30 à 16h30 à l’ Espace Reuilly – Paris
Inscription au 01 46 47 66 04 – Séminaires Psychanalytiques de Paris
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Encourager le patient à s’inscrire dans une temporalité orientée
Selon P. Ricoeur « récits littéraires et histoires de vie, loin de s’exclure, se complètent » (1990), . P. Ricoeur a ainsi développé l’idée du « secours de la fiction ».
Elle permettrait de trouver des repères temporels indispensables pour saisir notre expérience : « C’est précisément en raison du caractère évasif de la vie réelle que nous avons besoin du secours de la fiction pour organiser cette dernière rétrospectivement ». La lecture du récit permettrait au lecteur de « refigurer » son expérience temporelle. (Ricœur P. ,1995).
En tant que psychologue, nous travaillons souvent lors des entretiens thérapeutiques avec les patients sur cette question de la temporalité.
Bien des troubles semblent liés à une difficulté pour les patients de s’inscrire dans une temporalité orientée et ayant un sens. Qu’il s’agisse de troubles de l’humeur, de dépression où les patients excluent les nouvelles possibilités du futur et ressassent parfois le passé dans une fixité délétère, ou des troubles psychotiques où se superposent plusieurs temporalités dans le même instant…
Encourager une inscription dans une temporalité ordonnée, au sein de la relation thérapeutique, en suscitant en particulier la narration, apparaît souvent comme l’une des clés du mieux être des patients.
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Cryptes et fantômes
N. Abraham et M. Torök ont décrit dans leur livre* les inclusions qu’ils nomment « cryptes » au sein du Moi, séquelles enkystées de deuils familiaux non liquidés. Le fonctionnement psychique d’un enfant au contact d’un parent porteur de crypte serait affecté d’une façon que ces auteurs ont désigné sous le terme de « travail du fantôme au sein de l’inconscient » (1978). N. Abraham écrit : « le fantôme qui revient hanter est le témoignage de l’existence d’un mort enterré dans l’autre ». Le fantôme résulterait ainsi des effets sur l’inconscient de la crypte d’un autre, des effets de son secret enfoui.
A. Ancelin Schützenberger ** écrit à ce sujet : « Le « fantôme » semble poursuivre son œuvre en silence et en secret. Il se manifeste par des mots occultés, par un non-dit, par un silence, par des béances dans la réalité, des lacunes laissées en soi par les secrets d’un autre. »
* ABRAHAM N. et TORÖK M. (1978), L’écorce et le noyau, Flammarion
**Anne Ancelin Schützenberger, Aïe mes Aïeux, DDB 1998
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Pensée et action – citation
Une citation d’André Malraux à partager :
« Penser en homme d’action et agir en homme de pensée« ,
tant il m’apparaît que la pratique de la psychologie clinique sous tend non seulement la réflexion et notre capacité à penser les patients,
mais se joue également dans les actes que nous leur proposons.
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Iris, autiste peintre
En cette fin d’année, une jolie note de couleurs et de gaité à travers cet article publié sur DGS, ou quand autisme, art et talent se conjuguent intimement sur la toile…
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Art et Psychanalyse – conférence de JD Nasio
A signaler, la conférence de J.D. Nasio
le vendredi 24 janvier :
» Vallotton ou l’amertume et l’angoisse sublimées »
inscription auprès des Séminaires psychanalytiques de Paris au
01 46 47 66 04.
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Conférences – cycle 2014
Signalons la poursuite des conférences organisées par les Séminaires Psychanalytiques de Paris sur le thème « 7 emotions en Psychanalyse » de décembre à juin 2014. Au programme cette année :
7 ÉMOTIONS (Suite) |
7 Conférences le Mercredi ou le Samedi |
J.-D. NASIO |
DOULEUR |
11 ou |
|
A. CICCONEA. FERRANT |
HONTE |
15 ou |
|
M. VALLEUR |
PASSION |
5 ou 8 février |
|
G. BONNET |
VENGEANCE |
12 ou 15 mars |
|
D. BERTHON |
DÉGOÛT |
2 ou 5 avril |
|
S. LACOMBEMme D. SÉROUGNE |
NARCISSISME |
14 ou 17 mai |
|
Mme D. BOURDIN |
PLAISIR |
31 mai ou 11 juin |
Lieu : Espace Reuilly, 21, rue Hénard, Paris 12- Tel : 01 46 47 66 04
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Encourager l’inscription du patient dans une temporalité orientée
Selon P. Ricoeur « récits littéraires et histoires de vie, loin de s’exclure, se complètent » (1990), . P. Ricoeur a ainsi développé l’idée du « secours de la fiction ».
Elle permettrait de trouver des repères temporels indispensables pour saisir notre expérience : « C’est précisément en raison du caractère évasif de la vie réelle que nous avons besoin du secours de la fiction pour organiser cette dernière rétrospectivement ». La lecture du récit permettrait au lecteur de « refigurer » son expérience temporelle. (Ricœur P. ,1995).
En tant que psychologue, nous travaillons souvent lors des entretiens thérapeutiques avec les patients sur cette question de la temporalité.
Bien des troubles semblent liés à une difficulté pour les patients de s’inscrire dans une temporalité orientée et ayant un sens. Qu’il s’agisse de troubles de l’humeur, de dépression où les patients excluent les nouvelles possibilités du futur et ressassent parfois le passé dans une fixité délétère, ou des troubles psychotiques où se superposent plusieurs temporalités dans le même instant…
Encourager une inscription dans une temporalité ordonnée, au sein de la relation thérapeutique, en suscitant en particulier la narration, apparaît souvent comme l’une des clés du mieux être des patients.
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Autisme – Citation F. Tustin
« Personne ne contestera que les enfants atteints d’autisme psychogénétique sont d’accès difficile. Ce qui fera peut-être problème, c’est l’idée qu’ils ne sont pas d’accès tout à fait impossible. »
Cette citation de F. Tustin (1989) , comme une incitation, pour tous ceux qui agissent dans la relation d’aide et le soin, à ne jamais s’arrêter, au delà et malgré les polémiques actuelles, à penser ces patients et les formes d’aide que l’on peut leur proposer. Car l’interdit de penser serait alors en miroir des processus de déliaison à l’oeuvre, ceux là-même qu’il s’agit justement de combattre.
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Fonction du conflit et thérapie de couple
Pour tous ceux qui s’intéressent à la thérapie de couple, J.G. Lemaire* a souligné cette fonction essentielle du conflit dans le couple.
Ainsi écrit-il » Le couple oscille toujours entre l’aspiration fusionnelle et les besoins défensifs de cette individuation jamais totalement assurée... »
Il souligne la spécificité dans le couple des « processus d’inclusion mutuelle qui, même lorsqu’ils s’accompagnent de jouissance libidinale et de complétude narcissique, mettent cependant en danger l’individuation psychique de chacun des partenaires, obligeant parfois à une agressivité réactive. Telle est » écrit il « précisément la fonction essentielle des conflits, dont il faut prendre en compte la dimension positive et la valeur de signe plutôt que de chercher à les supprimer ! Le conflit traduit ce mouvement dialectique et il est à considérer comme le point d’ancrage de la psychothérapie. »
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
* J-G Lemaire » Les mots du couple » , Payot
L’ Art de la thérapie, par I. Yalom
A lire pour son humanisme éclairé, un humanisme en action : il s’agit du dernier ouvrage d’Irvin D. Yalom, psychiatre, psychothérapeute et écrivain renommé.
Il vient de publier » L’Art de la thérapie » aux Editions Galaade, nous donnant ainsi à lire sa passion pour ce métier qu’il exerce avec tant de talent et d’authenticité depuis maintenant 46 ans …
Voir nos précédents articles sur I. Yalom
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Séminaire « La douleur »
La prochaine « Journée scientifique » du Laboratoire de Psychologie Clinique et Psychopathologie (LPCP), organisée par le Pr Catherine Chabert et la revue Carnet Psy, sera consacrée au thème de
« La douleur »
Elle aura lieu le samedi 16 novembre 2013 à la faculté de Médecine – 75006 Paris .
Parmi les intervenants : Jacques André, Catherine Azoulay, Catherine Chabert, Maurice Corcos, Vincent Estellon, Bernard Golse, Sylvain Missonnier ….
Plus d’informations sur http://www.carnetpsy.com
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Langage verbal et autisme (2)
Toujours au sujet de l’émergence du langage verbal chez les enfants autistes, soulignons que G. Haag * (1996) a indiqué qu’il ne fallait pas que l’expression des mots soit vécue par ces enfants autistes comme l’écoulement d’une substance corporelle.
Ainsi la parole émise avec le dos collé, ou de côté et le pointage semblent répondre à cette contrainte et à protéger l’enfant d’une angoisse de se vider en parlant.
De même, elle a souligné le fait que c’est parfois, au milieu d’un flot incompréhensible de syllabes, que peut advenir l’émergence d’un mot bien articulé. Ce jargon constitué de syllabes incompréhensibles apparaîtrait alors comme un compromis entre désir de parler et défense, en constituant une enveloppe protectrice autour du mot comme pour éviter justement un vécu de rupture.
* HAAG G. (1996), Réflexions sur quelques particularités des émergences de langage chez les enfants autistes, Journal de pédiatrie et de puériculture, Vol. 9
Voir l’article précédent sur ce sujet publié dans Pagepsy
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Autisme – Journée du 2 avril
Rappelons le, aujourd’hui, 2 avril, c’est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, déclaré Grande cause nationale en 2012… A cette occasion, 250 monuments dans le monde s’habillent d’éclairages bleus… Lire nos précédents billets sur le sujet
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Visiter d’autres sites : Voir le site de l’institut Pasteur, Voir le site Autisme France
Lecture et changement
Toujours à l’occasion du Salon du livre, revenons sur l’activité de lire et ses retentissements psychologiques :
La lecture est, nous l’avons évoqué, une coproduction entre l’auteur et le lecteur, toujours singulière et créatrice de sens multiples. Elle apparaît comme une mise à jour de nouvelles propositions de monde pour, en les habitant, entrer dans un mouvement conduisant au changement, à un être-autrement.
« Lecteur, je ne me trouve qu’en me perdant. La lecture m’introduit dans des variations imaginatives de l’ego » a écrit P. Ricœur (1986).
Il est à retenir que le lecteur n’entrerait pas, passif, dans un texte aux sens figés : « il existe toujours chez le lecteur une activité prévisionnelle et des promenades inférentielles » (U. Eco, 1979).
La lecture aurait ainsi un impact sur l’expérience quotidienne du lecteur, aboutissant à un élargissement ou un changement de son horizon, propriété plus précisément associée aux œuvres de fiction auxquelles « nous devons pour une grande part l’élargissement de notre horizon d’existence » (Ricœur P., 1983).
Voir le billet précédent sur ce thème
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Vient de paraître
Les traductions françaises de l’oeuvre Viktor E. Frankl sont bien trop rares ! C’est ce que nous déplorions dans un article précédent.. .
Il semble que nous n’étions pas les seuls à le regretter puisque les éditions InterEditions viennent de rééditer son livre « Le Dieu inconscient », paru pour la première fois en France en 1975. A lire pour le souffle humaniste qui traverse toute son oeuvre et la pureté de sa pensée et de sa pratique clinique.
Voir les précédents articles de ce blog consacré à Viktor E. Frankl
Catherine Montluc, Psychologue 75015
A l’occasion du Salon du Livre 2013
Au moment ou s’achève l’édition 2013 du Salon du Livre à Paris, nous avons choisi de revenir plus spécifiquement sur certains bénéfices de la lecture, en particulier de la lecture de romans, et sur la résonance particulière que la lecture entretient avec le travail psychothérapique :
Le Pr Lejoyeux écrivait en 2007 : « Je crois (…) au pouvoir psychothérapique et libérateur des gros romans (…) Ils pèsent sur nos bras et allègent notre esprit (…) Nous lisons notre histoire en croyant suivre une aventure extérieure. Stendhal écrivait déjà qu’un roman est (…) « un miroir que l’on promène le long d’un chemin » »
Ailleurs P. Quignard souligne aussi que la lecture est avant tout une expérience altruiste car elle suppose un effort d’affinement des perceptions et de la conscience pour accueillir les propos d’un autre. C’est un exercice où en fait, il ne nous serait pas demandé de lire mais d’écouter : « lire, c’est prêter l’oreille » écrit t-il. (1997)
U. Eco et P. Ricoeur nous ont enseigné que le livre n’est pas seulement une matière à analyser mais plutôt le support d’un événement relationnel. Le livre apparaît ainsi comme médiation, support d’une dynamique dialectique entre deux subjectivités, celles du lecteur et de l’auteur qui s’enrichissent mutuellement.
Ainsi pour P. Ricoeur (1986) le lecteur ne ferait pas qu’imposer au texte « sa propre capacité finie de comprendre, mais il s’expose aussi à recevoir de lui un soi plus vaste. ». Il ajoute « Lecteur, je ne me trouve qu’en me perdant. La lecture m’introduit dans des variations imaginatives de l’ego » .
P.H Tavoillot (2004), a aussi souligné à sa manière cette fonction du récit qui « nous sort d’une conception fixiste ou figée de l’identité : ni totalement à découvrir (comme une chose pré-donnée), ni seulement à inventer (comme un artifice). »
Le livre réaliserait ainsi cette médiation essentielle par laquelle le lecteur « se défait de cette coïncidence de soi avec soi où le même « étouffe » sous lui-même » (E. Levinas, 1974).
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Voir les articles précédents sur le sujet
Hospitalisme – Séminaire
A signaler, la conférence de Mme D. CANDILIS-HUISMAN, Jeudi 11 avril 2013, de 14h à 17h à l’Espace Reuilly, 21, rue Hénard, 75012 Paris consacrée à « L’Hospitalisme, Le bébé séparé de sa mère », organisée par les SÉMINAIRES PSYCHANALYTIQUES DE PARIS. Renseignements au 01 46 47 66 04
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Grossesse et relation thérapeutique
En perspective de la prochaine conférence donnée par Monique Bydlowski* ( le 11 avril prochain au matin à l’espace Reuilly, journée organisée par les Séminaires Psychanalytiques de Paris), sur les liens précoces entre le bébé et sa mère, voici une citation extraite de son livre*, qui précise la spécificité de la relation thérapeutique à la femme enceinte.
« La grossesse est donc ce moment privilégié de transparence psychique au cours duquel peut s’opérer une sorte d’alliance thérapeutique avec le narcissisme maternel. Cette alliance favorisera le dévoilement de fantasmes et de souvenirs ordinairement refoulés dont on sait aujourd’hui combien ils pourront peser sur l’enfant qui grandit. Partagés avec le thérapeute, tel souvenir chargé d’affect, tel fantasme invasif perdront leur charge émotionnelle. Elle se dissoudra au fil des entretiens, favorisant ainsi une plus grande disponibilité de la jeune mère envers son nouveau-né. En s’adressant au narcissisme maternel, il suffit ainsi, souvent, pour restaurer l’enfant qu’elle porte, de réparer celui qu’elle a été. »
*« La dette de vie. Itinéraire psychanalytique de la maternité. »
Voir le billet précédent consacré au concept de transparence psychique de Monique Bydlowski*,
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Autisme et violences
Au sujet des enfants autistes, F. Joly indique que « la violence ne se limite pas aux formes manifestes et saillantes des comportements bruyants, agressifs ou destructeurs (…) ; elle se double de formes silencieuses et «en creux» dans les retraits, replis, effacements, annihilations… (Elle) va enfin se déployer dans certaines formes – ou interdits – de penser. L’enfant autiste apparaît autant comme acteur que victime de nombreuses violences ».
Dans le travail avec l’enfant autiste, proposer une contenance psychique à l’enfant est essentiel, pour pouvoir l’offrir, le soignant doit être capable d’accueillir véritablement l’enfant et de lui restituer ses cris, ses gestes, affectés d’un sens. Il peut alors espérer parvenir à réconcilier l’enfant avec une activité de mentalisation.
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Voir le précédent article au sujet du travail avec les enfants autistes
Ambivalence et paradoxalité
H. Sztulman, dans un texte d’inspiration freudienne sur les états limites, utilise le Mythe de Persée pour illustrer le concept de paradoxalité, un mode d’organisation psychique particulier avec sa fonction et ses effets. Il précise « Alors que la fonction du conflit psychique est de tenter de lier les termes en opposition, à l’inverse, la fonction de la paradoxalité est d’essayer d’éviter le conflit (interpersonnel, intrapsychique…). »
Or, écrit-il « le conflit fonde l’essence même de l’existence d’une vie psychique, en créant des liens, même s’il s’agit de liens d’opposition. Au contraire, dans la déliaison psychique le conflit disparaît, rapprochant le sujet de la pulsion de mort. Le paradoxe, défense la plus radicale et la plus efficace pour lutter contre l’ambivalence, en liant les contraires annule le conflit psychique, mais l’opération se fait au risque de la dissociation psychotique. »
Encore selon H. Sztulman , « tout comme Oedipe, Persée fut l’objet d’un terrible destin : fruit d’amours interdites, il était promis à tuer son grand-père. Il dut affronter plusieurs épreuves jusqu’à l’ultime confrontation avec la Méduse, dont il parvint à trancher la tête.
Une fois la tête de Méduse tranchée, deux flots de sang distincts jaillirent de son cou : l’un était un poison mortel tuant instantanément toute personne entrant en contact avec lui ; l’autre, était un nectar possédant la propriété de guérir les malades et de ressusciter les morts. Ainsi, la levée du paradoxe libère et remet en circulation des courants pulsionnels intriqués qui fondent l’ambivalence, alors que ces deux flots avaient toujours été conjoints dans le paradoxe. «
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Cryptes et fantômes, de l’indicible à l’innommable
N. Abraham et M. Torök ont décrit dans leur livre* les inclusions qu’ils nomment « cryptes » au sein du Moi, séquelles enkystées de deuils familiaux non liquidés. Le fonctionnement psychique d’un enfant au contact d’un parent porteur de crypte serait affecté d’une façon que ces auteurs ont désigné sous le terme de « travail du fantôme au sein de l’inconscient » (1978). N. Abraham écrit : « le fantôme qui revient hanter est le témoignage de l’existence d’un mort enterré dans l’autre ». Le fantôme résulterait ainsi des effets sur l’inconscient de la crypte d’un autre, des effets de son secret enfoui.
Quand un travail d’élaboration psychique ne se fait pas à une génération, il en résulterait pour les enfants de la génération suivante un clivage qui constituerait une « véritable préhistoire de leur histoire personnelle ». L’enfant devrait ainsi composer non pas avec une expérience traumatique personnelle, mais avec le clivage du ou des parents dont il dépend psychiquement. Il serait porteur d’un « fantôme ».
Pour l’enfant les évènements ne seraient pas seulement « indicibles » mais « innommables », ne pouvant faire l’objet d’aucune représentation verbale. Leurs contenus seraient ignorés et seule leur existence serait pressentie et interrogée. Les deuils non liquidés pourraient ainsi atteindre, sous des formes différentes, tout le système familial sur plusieurs générations.
A. Ancelin Schützenberger ** écrit à ce sujet : « Le « fantôme » semble poursuivre son œuvre en silence et en secret. Il se manifeste par des mots occultés, par un non-dit, par un silence, par des béances dans la réalité, des lacunes laissées en soi par les secrets d’un autre. »
* ABRAHAM N. et TORÖK M. (1978), L’écorce et le noyau, Flammarion
**Anne Ancelin Schützenberger, Aïe mes Aïeux, DDB 1998
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Citation – J. Hochmann – Autisme
Hochmann J. (1984) : « L’autisme est un phénomène contagieux. L’enfant autiste par l’énigme qu’il représente, par la fascination qu’imposent son isolement, ses conduites répétitives et parfois ses talents paradoxaux, par l’emprise qu’il exerce autour de lui avec sa persistance dans l’immuable et par la véritable blessure qu’inflige à autrui le spectacle de ses crises d’angoisses dramatiques, modifie tous ceux qui l’approchent. Il est habile à susciter des fantasmes de toute puissance, à laisser croire à ses parents, ou à ses thérapeutes qu’eux seuls sont capables de le comprendre et possèdent la bonne manière de l’aider… mais la réalité se hâte de démentir les sentiments d’omnipotence. ».
Tenté successivement par la fascination ou l’abandon, le soignant doit avant tout à s’efforcer de maintenir une constante créativité dans sa relation à l’enfant autiste, créativité qui bien que « mise continuellement à mal par l’entropie psychotique » apparaîtrait comme renouvelant les possibilités d’évolution de l’enfant.
*J. Hochmann (1984) Pour soigner l’enfant psychotique. Odile Jacob
Catherine Montluc, Psychologue 75015
Consulter le précédent billet sur ce thème
Autisme et contagion
Etre soignant auprès d’enfants autistes fait souvent vivre des mouvements et des investissements contrastés et intenses, en miroir de ceux de l’enfant. La possibilité alors pour le thérapeute de se soumettre au regard et à la critique d’autres soignants, dans un échange pluridisciplinaire , et de s’adosser à un travail en collectif et en institution, apparaît comme un atout, évitant au soignant de succomber à cette « contagion de l’autisme » et de se perdre avec l’enfant dans une position fusionnelle.
A la fascination de l’enfant, à l’illusion d’être seul à pouvoir l’aider, à un attachement exacerbé à l’enfant, menacent en effet de succéder la désillusion, un sentiment d’incompétence pouvant atteindre parfois au rejet. Hochmann écrit : « Contenir pour le soignant c’est d’abord se contenir, résister aux effets morcelant de la rencontre avec l’enfant. Celui-ci est habile à briser les liens entre nos pensées quand elles le concernent et à nous plonger dans un état de confusion dont nous pouvons chercher à sortir soudain par un mouvement passionnel, une colère subite ou une dépression passagère… Or, les soignants sont les garants symboliques de la continuité spatio-temporelle de l’enfant dont ils ont la responsabilité. »
De son côté aussi, l’enfant est susceptible de développer un attachement exclusif à un soignant, qui ne supporterait aucun manquement. L’étayage sur un collectif soignant peut alors jouer pour l’enfant comme un pare-excitation, un « bruit de fond » atténuant l’intensité de la rencontre et relançant, ce faisant, ses possibilités d’évolution .
Catherine Montluc, Psychologue Paris 15e
Voir les articles précédents sur le sujet
Enfant de remplacement et travail de deuil
M. Porot dans son livre « L’enfant de remplacement » (1993), nous invite par un détour en littérature à mieux saisir la problématique si singulière de l’enfant de remplacement. Il y cite un poème intitulé « Le Revenant », où Victor Hugo (« Contemplations »,1843) se fait l’écho d’une mère qui, venant à nouveau d’enfanter après avoir perdu un premier enfant, poursuit son dialogue avec l’enfant mort :
« Elle entendit, avec une voix bien connue,
Le nouveau né parler dans l’ombre entre ses bras
Et tout bas murmurer : C’est moi. Ne le dis pas. »
Et de préciser que si certains de ces enfants de remplacement parviennent à surmonter ce handicap de départ – notamment une atmosphère de deuil non accepté, l’identification au mort dont on leur attribue la place et un sentiment de culpabilité paradoxal – d’autres enfants de remplacement, dans leur désir légitime d’exister par eux-mêmes, « seront amenés, inconsciemment à sortir des normes, (…) pour se démarquer du petit mort toujours trop vivant».
Pour être soi-même et surmonter l’affirmation de parents qui ont désigné avant sa naissance cet enfant de remplacement par un « tu es le mort », il lui faudrait ainsi pouvoir « tuer le mort » (A. Couvez). Cette formule, par nature certes cinglante, a le mérite d’insister sur la nécessité d’ accompagner les familles concernées dans leur travail de deuil pour que l’enfant vivant puisse accéder à une identité de soi.
Catherine Montluc, Psychologue 75015
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